Depuis quelques mois, une petite nouveauté a commencé à faire du bruit dans le monde (déjà très bruyant) de l’intelligence artificielle : Chatgot. Ce nom un peu étrange — qu’on pourrait confondre avec un mix entre “chatbot” et “chat qui a tout compris” — désigne une interface capable de faire dialoguer plusieurs IA en même temps. Rien que ça.
Alors bien sûr, quand on entend ça, on se dit : encore un énième outil qui promet monts et merveilles ? Ou bien une vraie avancée pour ceux qui en ont marre de sauter de ChatGPT à Claude en passant par Gemini juste pour écrire un mail un peu stylé ou trouver une idée de post LinkedIn ?
Chez Effet Papillon, on aime bien mettre les mains dans le cambouis, même quand il ne s’agit pas de santé. On a donc testé Chatgot, sans trop d’attentes au départ… et on a été un peu surpris (dans le bon sens, mais pas uniquement). Voici notre retour, sans filtre, sur cet agrégateur d’IA pas comme les autres.
Chatgot, c’est quoi exactement ?
Un agrégateur d’intelligences artificielles
Alors, concrètement, Chatgot, qu’est-ce que c’est ? Pour faire simple, c’est une plateforme en ligne qui vous permet d’échanger avec plusieurs IA, mais… toutes au même endroit. Fini les allers-retours entre mille onglets ouverts : ici, tout le monde est réuni autour de la même table. GPT-4, Claude, Gemini, Mistral… chacun sa spécialité, chacun sa petite voix, et c’est vous qui menez la discussion.
Le concept peut paraître un peu flou au départ (et on avoue, on a mis quelques minutes à comprendre comment jongler entre les IA). Mais une fois le fonctionnement saisi, l’intérêt devient clair : c’est un peu comme si vous aviez votre propre conseil d’experts, disponible 24h/24. Une IA pour écrire, une autre pour raisonner, une troisième pour challenger les deux premières… pas mal, non ?
L’UX pensée pour la polyvalence
À première vue, l’interface ne paie pas de mine. C’est sobre, presque minimaliste, un brin old school. Et pourtant, c’est justement ce qui la rend agréable à utiliser. On se perd rarement, tout est accessible en quelques clics. On choisit ses IA comme on choisirait des intervenants dans une émission télé — et ce n’est pas une image : à l’écran, on voit les échanges se construire, parfois se contredire, parfois s’enrichir. C’est vivant.
Et si jamais on veut donner la parole à une IA plutôt qu’à une autre, il suffit de cliquer sur son nom. On passe d’un modèle à l’autre comme on changerait de point de vue, sans jamais quitter la même discussion. Une petite gymnastique mentale au début, certes, mais qui devient vite naturelle.
Est-ce que c’est révolutionnaire ? Peut-être pas encore. Mais clairement, il y a quelque chose de nouveau ici. Une façon différente d’utiliser l’IA, plus riche, plus interactive. Et rien que ça, ça mérite qu’on s’y attarde un peu.
Pourquoi tout le monde en parle ?
Une réponse au trop-plein d’outils IA
Franchement, si vous avez déjà testé un outil d’intelligence artificielle, vous en avez probablement essayé… dix. Ou vingt. On a tous ce moment où l’on passe de ChatGPT à Claude, puis à Perplexity, pour enfin revenir au premier parce que « l’autre ne comprend rien à ma consigne ». Un peu fatigant, non ?
Chatgot vient justement répondre à ce trop-plein. Au lieu de nous faire courir partout, il rassemble toutes ces IA sur une seule interface. Et rien que cette promesse — ne plus avoir à gérer cinq onglets pour un seul problème — ça donne envie de souffler un peu.
Mais plus encore, ce n’est pas qu’une question de confort. C’est aussi une nouvelle manière d’utiliser ces outils : on peut demander à plusieurs IA ce qu’elles pensent d’un même sujet, et comparer leurs réponses en direct. Comme un débat à huis clos, sauf qu’ici, vous avez le rôle de modérateur… et de juge final.
Une dimension collaborative… entre IA
Alors là, on touche un point qui nous a vraiment intrigués : Chatgot permet aux intelligences artificielles de… discuter entre elles. Oui, oui. Vous pouvez poser une question, puis demander à Gemini ce qu’il pense de la réponse de GPT-4. Ou lancer Claude sur une autre piste et voir comment Mistral rebondit. Et ça, c’est étonnamment stimulant.
Ce n’est pas juste pour le fun (même si ça l’est aussi). Quand plusieurs IA se répondent, elles mettent en lumière des angles différents, des nuances, parfois des erreurs… ou même des contradictions. Et au final, on en sort souvent avec une vision plus riche que si on s’était contenté d’un seul modèle.
Bon, soyons honnêtes : ce n’est pas toujours fluide. Il y a parfois des réponses qui se contredisent sans vraiment s’écouter (normal, ce sont des machines, pas des philosophes). Mais quand ça fonctionne, ça crée une sorte de mini-brainstorming automatisé qui peut vraiment faire émerger de bonnes idées.
Ce qu’on a aimé (et ce qui nous a bluffé)
Les points forts selon nous
Première chose qu’on a remarquée : l’expérience est fluide. Pas besoin de s’inscrire sur 36 plateformes ou de jongler avec des identifiants obscurs. On ouvre Chatgot, on choisit ses IA, et hop, la conversation démarre. C’est un peu comme si vous entriez dans une pièce où tout le monde vous écoute (enfin, presque).
Ensuite, il y a ce petit plaisir presque coupable de comparer les réponses. On pose une question, on attend, et les IA déroulent. Parfois dans le même sens, parfois totalement à l’opposé. Et là, on se prend à jouer au détective : qui a l’argument le plus solide ? Qui a oublié un truc évident ? C’est surprenant à quel point ça peut nous stimuler intellectuellement.
Et puis il y a ce sentiment — un peu nouveau pour un outil numérique — de ne pas être seul face à une IA. Parce qu’en fait, vous êtes avec plusieurs IA. Et même si elles ne sont pas (encore) capables d’émotion, cette diversité de points de vue donne une impression d’échange. On n’est plus dans une simple consultation, mais presque dans une sorte de dialogue ouvert… avec des robots. Oui, dit comme ça c’est étrange, mais dans l’usage, ça fonctionne.
Ce qui nous a fait dire “ah ouais quand même”
Là où Chatgot nous a vraiment surpris, c’est dans sa capacité à faire jaillir des idées. Par exemple, en posant une question volontairement floue à deux IA différentes, on obtient deux interprétations, deux approches, deux tons. Et très souvent, c’est de la tension entre ces deux réponses que naît la meilleure idée. Comme si on assistait à une réunion créative entre cerveaux synthétiques — et nous au milieu, à prendre des notes.
Un autre détail qu’on a apprécié : l’outil garde l’historique des conversations, mais de manière intelligente. Pas de scroll infini, pas de fenêtres qui se ferment sans prévenir. On retrouve ses anciens échanges facilement, ce qui est franchement pratique quand on travaille sur un projet en plusieurs temps ou qu’on veut revenir sur une réponse qui nous avait échappé.
Bref, ce n’est pas juste une plateforme qui centralise. C’est un espace qui donne envie d’explorer, de tester, de contredire, de creuser. Et ça, en matière d’outils numériques, c’est loin d’être si courant.
Ce qu’on aurait aimé voir (ou améliorer)
Des limites encore bien présentes
Bon, maintenant qu’on a chanté les louanges de Chatgot, il faut aussi parler de ce qui nous a un peu fait tiquer. Parce que oui, tout n’est pas parfait — et c’est normal, aucun outil ne l’est.
D’abord, un truc qui revient souvent : la qualité des réponses varie beaucoup d’une IA à l’autre. Ce n’est pas la faute de Chatgot en soi, mais ça crée parfois une vraie frustration. On lance une question, on obtient une réponse brillante de GPT-4… et juste à côté, une réponse de Mistral qui semble sortir d’un devoir d’élève pressé. Pas toujours facile de savoir sur qui compter — surtout quand on ne connaît pas encore bien les modèles.
Autre point qui nous a un peu refroidis : le français. Alors oui, les IA s’en sortent globalement bien, mais certaines font encore des fautes ou des tournures bancales (vous savez, ce français un peu robotique, avec des formulations qu’on ne dirait jamais à l’oral). Et dans une interface qui mise autant sur la fluidité des échanges, ça casse un peu l’élan.
Pas encore pour tout le monde ?
Il y a aussi cette impression — difficile à formuler — que Chatgot reste un outil de passionné. Si vous n’avez jamais utilisé d’IA, ou si vous cherchez simplement un assistant basique pour reformuler un texte ou générer une recette, ça peut sembler un peu… trop. Trop dense, trop riche, trop complexe.
Et c’est dommage, parce qu’en soi, l’outil n’est pas compliqué à utiliser. Mais il y a cette petite barrière mentale à franchir : comprendre qu’on peut vraiment dialoguer avec plusieurs IA, leur faire commenter les réponses des autres, et construire quelque chose de plus intelligent à partir de tout ça. Ce n’est pas évident au premier abord, surtout si on ne vous l’explique pas clairement.
Ah, et un dernier détail : parfois, les IA se contredisent… sans qu’aucune ne le remarque. On aurait aimé une petite fonction qui repère ces contradictions ou qui vous alerte quand une IA dit l’inverse d’une autre. Mais peut-être qu’on en demande déjà un peu trop ?
Chatgot, gadget ou vraie avancée ?
Notre avis sincère (et un peu partagé)
On ne va pas tourner autour du pot : Chatgot nous a plu. Vraiment. Mais est-ce qu’on est tombés à la renverse ? Pas tout à fait. C’est un peu comme découvrir un couteau suisse high-tech : c’est malin, c’est bien pensé, mais on n’a pas encore trouvé toutes les bonnes raisons de l’utiliser au quotidien.
Il y a des jours où on s’est dit “Mais pourquoi personne n’y avait pensé avant ?”, et d’autres où on a refermé l’onglet sans y revenir, simplement parce que ce qu’on voulait faire, un simple ChatGPT suffisait. C’est un peu ça, la vérité : Chatgot brille surtout quand on a une question complexe, un sujet à creuser, ou une envie de confrontation d’idées. Pour le reste, il reste en arrière-plan.
Cela dit, on ne peut pas lui enlever ce qu’il apporte : une vraie nouvelle façon d’interagir avec les intelligences artificielles. Plus riche, plus nuancée, plus… vivante, d’une certaine manière. Et ça, ça change quand même pas mal la donne.
Pour qui c’est vraiment utile ?
Si vous êtes du genre à jongler entre plusieurs IA, à chercher des angles de vue différents, à avoir besoin d’être challengé sur vos idées… alors Chatgot peut devenir votre meilleur compagnon numérique. Il y a quelque chose de très stimulant à “écouter” ces intelligences se compléter, voire se contredire.
On pense notamment aux créateurs de contenu, aux développeurs, aux curieux en veille constante, ou même aux étudiants qui aiment croiser les sources. Bref, tous ceux qui aiment penser un peu plus loin que le simple copier-coller d’une réponse générée.
Mais si vous cherchez juste un outil pour reformuler un texte vite fait ou générer une to-do list, il y a plus simple. Et c’est très bien aussi. Tout le monde n’a pas besoin d’un plateau de débat dans son navigateur, après tout.
En bref, on continue avec Chatgot ?
Oui. Mais… pas pour tout.
Chatgot, on ne l’a pas mis en page d’accueil de notre navigateur. On ne l’utilise pas tous les jours. Et pourtant, on y revient régulièrement. Un peu comme on rouvre un carnet d’idées quand on est bloqué, ou qu’on cherche une autre façon de voir les choses.
Ce n’est pas l’outil “magique” qui va remplacer toutes les autres IA d’un coup de baguette. Mais il a ce petit quelque chose en plus : il nous pousse à réfléchir autrement, à sortir des sentiers battus. Et rien que pour ça, on le garde à portée de clic.
On l’a utilisé pour tester des argumentaires, faire dialoguer des points de vue opposés, imaginer des concepts hybrides. Parfois, ça donne un résultat génial. Parfois… c’est un peu le bazar. Mais on apprend toujours quelque chose au passage.
Donc non, Chatgot n’est pas indispensable. Mais il peut vite devenir précieux, surtout si vous avez l’esprit curieux et que vous aimez jouer avec les idées. Et qui sait ? Peut-être qu’avec les prochaines mises à jour, il deviendra un outil incontournable. En attendant, nous, on le garde dans notre boîte à outils. Juste à côté du bon vieux GPT.