En bref
- LabVIEW repose sur le G Programming et un paradigme de flux de données qui accélère la création d’applications de test, de mesure et d’automatisation.
- Les cas d’usage couvrent la R&D, la validation et la production avec des plateformes PXI, CompactRIO, myRIO, et des bibliothèques comme DAQmx et Instrument Control.
- Les compétences attendues combinent architecture logicielle, électrotechnique, protocoles de communication et collaboration avec l’écosystème National Instruments et son réseau Alliance Partner.
- L’intégration de TestStand, de bonnes pratiques logicielles et de méthodes de conception robustes permet de réduire les délais et les risques en projet.
- Ressources d’apprentissage: tutoriels, formations, et communauté NI LabVIEW Community pour progresser de débutant à expert.
Au croisement de l’ingénierie et du numérique, LabVIEW s’est imposé comme un accélérateur de projets où l’on pilote des capteurs, orchestre des essais et présente des résultats exploitables sans friction. En exploitant le G Programming, vous manipulez un langage graphique pensé pour l’expérimentation rapide et la fiabilité industrielle. Cet article explore trois axes majeurs: les concepts, les cas d’usage concrets et les compétences clés qui transforment une idée en application professionnelle. Vous y trouverez des exemples issus d’une entreprise fictive, TechNova, et le parcours d’Élodie, ingénieure R&D, pour ancrer les notions dans des situations réalistes. L’objectif est double: donner aux professionnels des repères opérationnels, et offrir aux curieux une passerelle claire vers un domaine technique qui, loin d’être opaque, devient accessible par la pratique. Vous verrez comment les outils de National Instruments s’imbriquent: DAQmx pour l’acquisition, Instrument Control pour les instruments de mesure, TestStand pour la séquence de tests, jusqu’aux châssis PXI et contrôleurs CompactRIO. Enfin, nous mettrons en lumière les ressources de la NI LabVIEW Community pour apprendre vite et bien, et la force du réseau Alliance Partner pour soutenir des déploiements ambitieux.
LabVIEW, concepts fondamentaux et environnement de programmation visuelle
Le cœur de LabVIEW est un paradigme de flux de données où le cheminement de l’information dicte l’ordre d’exécution. Plutôt que d’écrire des lignes de code, vous assemblez des blocs fonctionnels sur un diagramme; ils s’exécutent dès que leurs entrées sont disponibles. Cet enchaînement visuel retire beaucoup d’ambiguïtés temporelles et rend la logique plus lisible, notamment pour des systèmes de mesure et d’automatisation. L’interface se compose du Face avant (indicateurs, commandes) et du Diagramme (logique). Les développeurs apprécient cette séparation claire entre présentation et traitement, qui facilite le prototypage et le débogage.
Si vous débutez, gardez trois repères. D’abord, le langage s’appelle G Programming et s’appuie sur des structures graphiques (boucles, séquences, cas). Ensuite, la palette d’outils propose des fonctions d’acquisition (via DAQmx), des bibliothèques de Instrument Control (VISA, GPIB, USB, TCP/IP) et des utilitaires de gestion d’erreurs. Enfin, l’écosystème National Instruments offre une cohérence matérielle et logicielle rare, de PXI à CompactRIO, avec des pilotes prêts à l’emploi.
Pour illustrer, Élodie doit lire une sonde de température, filtrer le signal et afficher une alarme. Elle place un VI DAQmx Read, ajoute un filtre passe-bas puis active un voyant si le seuil est dépassé. Le diagramme raconte l’enchaînement d’un coup d’œil, rendant l’intention de conception évidente pour ses collègues. Ce parti pris visuel évite des heures de lecture de code texte et accélère les revues.
Architecture de flux de données et prise en main pratique
Le flux de données ne suffit pas à lui seul: on lui associe des patrons d’architecture qui disciplinent les échanges. Le modèle Producteur/Consommateur sépare acquisition et traitement. Le Queued Message Handler organise des messages asynchrones pour garder l’interface réactive. L’Actor Framework encapsule des composants autonomes qui dialoguent par messages. Choisir l’un ou l’autre dépend du besoin de scalabilité et de testabilité. Pour un banc simple, un Producteur/Consommateur suffit; pour un système multi-instruments, l’Actor Framework aide à contenir la complexité.
La progression est facilitée par la NI LabVIEW Community, qui met à disposition exemples, projets et réponses issues de praticiens chevronnés. Vous pouvez y publier une capture de diagramme, recueillir des avis sur la gestion d’erreurs, ou trouver un exemple d’Instrument Control pour un analyseur de spectre. Les échanges y sont concrets et orientés résultats, ce qui retire beaucoup de friction au démarrage.
- Commencer simple: un capteur, un graphe, un enregistrement CSV pour valider les flux.
- Isoler les erreurs: propager des clusters d’erreurs et centraliser la journalisation.
- Documenter: nommer clairement les contrôles et ajouter des descriptions contextuelles.
- Tester tôt: valider chaque VI indépendamment avec des données simulées.
Pour aller plus loin, des démonstrations vidéo montrent la création d’interfaces, l’usage de DAQmx et la gestion d’événements. Visionner une séquence complète dédramatise des sujets comme la synchronisation ou la communication réseau.
Insight à retenir: le diagramme n’est pas un simple dessin, c’est la représentation exécutable de votre logique — exploitez-le comme une carte mentale vivante.

Cas d’usage concrets: test automatisé, R&D et prototypage rapide avec LabVIEW
Les cas d’usage de LabVIEW sont multiples mais partagent le même besoin: orchestrer mesures, décisions et actions dans un cadre fiable. En validation de cartes électroniques, TechNova a industrialisé un banc basé sur PXI pour caractériser des alimentations. DAQmx assure l’acquisition simultanée de tensions et courants, tandis que des pas de test pilotés en Instrument Control règlent les alimentations programmables et multimètres. Le résultat? Un cycle de test 40% plus court qu’avec des scripts hétérogènes, et des rapports homogènes pour les revues qualité.
En R&D, le besoin de prototypage rapide prévaut. Les contrôleurs CompactRIO permettent d’exécuter du code temps réel et d’implémenter du traitement sur FPGA. Élodie a pu valider une boucle de contrôle en moins d’une semaine: acquisition à haute fréquence sur FPGA, régulation PID sur temps réel, et visualisation côté PC. Pour de la formation et de la démonstration, myRIO offre un format compact et pédagogique: on connecte capteurs et actionneurs, on illustre la théorie par une expérience tangible, idéale pour convaincre des décideurs.
Pour la production, TestStand devient le maestro des séquences. Au lieu de coder chaque transition, on définit des étapes modulaires (initialisation, mesure, verdict). Les VIs LabVIEW sont appelés comme des étapes, ce qui standardise l’exécution et le reporting. Cette approche sépare la logique de test (dans TestStand) des instruments (dans les VIs), ce qui réduit le coût de maintenance et facilite les audits.
De la validation au banc de production
Adopter une démarche progressive réduit les risques et constitue un argument fort auprès de la direction. Commencez par une preuve de concept: un enchaînement minimal d’acquisition, traitement, décision. Montrez un indicateur clé (rendement, dispersion, dérive). Puis industrialisez avec PXI pour la vitesse et la modularité, et TestStand pour la traçabilité. Cette trajectoire s’aligne naturellement avec un discours business: réduction du time-to-market, meilleure couverture de test, gains de productivité mesurables.
- R&D: prototypage rapide avec CompactRIO et simulation de capteurs.
- Validation: acquisition synchronisée via DAQmx et scripts d’Instrument Control.
- Production: exécution séquencée avec TestStand et bancs modulaires PXI.
- Formation: démonstrateurs pédagogiques avec myRIO pour accélérer la montée en compétence.
Chez TechNova, la bascule vers une architecture modulaire a permis de réutiliser 70% des VIs d’un programme à l’autre. C’est un atout stratégique: moins d’effort à refactorer, plus d’énergie pour innover. L’insight: un cas d’usage bien cadré raconte déjà la valeur de votre solution aux yeux des décideurs.

Compétences recherchées et parcours professionnel autour de LabVIEW
La valeur d’un développeur LabVIEW tient autant à sa maîtrise technique qu’à sa capacité à collaborer. Au-delà du G Programming, il faut comprendre la métrologie, les protocoles industriels (CAN, Modbus, Ethernet/IP), et la sécurité des opérations. Ces compétences s’acquièrent en projets, mais aussi via des ressources gratuites comme la NI LabVIEW Community, où l’on trouve exemples, conseils de style et retours d’expérience. Participer activement à cette communauté accélère l’apprentissage et donne de la visibilité à votre travail.
Élodie a structuré son parcours en paliers. D’abord, des projets courts pour maîtriser DAQmx et les sessions d’Instrument Control. Puis, un rôle de référente sur un banc PXI critique, avec une exposition directe aux enjeux de maintenance. Enfin, la coordination de l’intégration avec TestStand et l’amélioration continue. Cette progression illustre une montée en autonomie et un impact transversal sur l’entreprise.
Se former efficacement et prouver sa valeur
Comment bâtir un plan de montée en compétence crédible? Adoptez une logique portfolio. Construisez des mini-projets démontrant des points précis: synchronisation multi-instruments, architecture à messages, gestion d’erreurs robuste. Publiez des extraits anonymisés dans la NI LabVIEW Community, décrivez vos choix et les métriques atteintes (temps de cycle, taux de réussite). Cet historique public devient un levier lors des entretiens et des évaluations internes.
L’écosystème National Instruments inclut le réseau Alliance Partner, des sociétés spécialisées qui conçoivent et déploient des solutions complètes. Collaborer avec un partenaire vous expose à des méthodologies éprouvées, aux revues croisées et aux contraintes réelles du terrain. C’est un catalyseur de progression: vous affûtez votre style, apprenez la gestion de projet et gagnez en crédibilité auprès des clients.
- Fondamentaux: flux de données, structures, DAQmx, Instrument Control.
- Architectures: Producteur/Consommateur, QMH, Actor Framework.
- Qualité: gestion d’erreurs, tests unitaires, intégration continue.
- Intégration: TestStand, PXI, CompactRIO, myRIO.
- Professionnalisation: contributions à la NI LabVIEW Community, missions avec un Alliance Partner.
Les vidéos pédagogiques jouent un rôle clé pour s’approprier des sujets complexes. Une recherche ciblée vous permettra d’observer des séquences de mise en œuvre réelles et de transposer ces pratiques à vos projets actuels.
En bref, bâtir votre valeur passe par des projets démontrables, un réseau actif et une curiosité méthodique — un triptyque gagnant pour évoluer sereinement.

Bonnes pratiques d’ingénierie logicielle pour des applications LabVIEW robustes
Professionnaliser vos applications LabVIEW suppose d’adopter des disciplines issues de l’ingénierie logicielle. Commencez par l’architecture: découpez en composants indépendants, définissez des interfaces claires et évitez les dépendances circulaires. Un Queued Message Handler standardise la communication entre boucles, tandis que l’Actor Framework formalise des modules autonomes. La gestion d’erreurs doit être systématique: chaque VI propage un cluster d’erreurs, et une couche de journalisation capture contexte, codes et timestamps pour l’analyse post-mortem.
La testabilité n’est pas un luxe. En réalisant des tests unitaires sur vos VIs critiques, vous verrouillez les briques les plus sensibles. Combinez cela avec des données simulées pour émuler capteurs et instruments via Instrument Control ou des adaptateurs factices DAQmx. Puis installez une intégration continue: un dépôt Git, un pipeline qui ouvre le projet, lance des builds et exécute des suites de tests. Dans des environnements réglementés, cette traçabilité vous protège lors des audits et accélère la qualification.
Le style et la lisibilité comptent. Nommer les fils, regrouper les sous-VIs, limiter la densité visuelle et documenter les connecteurs sont des attentions qui font gagner du temps à toute l’équipe. Vous pouvez exploiter des modèles de projet fournis par National Instruments pour démarrer avec des conventions solides. Et lorsque vous intégrez TestStand, veillez à attribuer des identifiants uniques aux mesures, à versionner les séquences et à isoler les dépendances.
Standardiser pour mieux évoluer
La standardisation permet d’industrialiser vos livrables. Définissez un gabarit de projet: dossiers “App”, “Drivers”, “Tests”, “Docs”, scripts de build. Ajoutez un manuel d’exploitation: exigences matérielles, configuration PXI, versions des pilotes DAQmx, nomenclature des instruments. Cette base rend le projet portable d’un site à l’autre et réduit le temps d’onboarding des nouveaux venus.
- Architecture: modules découplés, interfaces explicites, patrons éprouvés.
- Qualité: journalisation centralisée, tests unitaires, intégration continue.
- Lisibilité: style cohérent, documentation concise, schémas commentés.
- Déploiement: scripts reproductibles, dépendances verrouillées, notes de version claires.
Sur un projet de banc climatique, TechNova a réduit de 60% le temps moyen de correction grâce à une journalisation structurée et à des tests unitaires ciblés. Le message est simple: plus votre base est propre, plus vous allez vite quand l’imprévu survient.
Déploiement, intégration système et valorisation des résultats auprès des décideurs
Déployer, c’est transformer un prototype soigné en solution opérationnelle. Cela commence par la gestion des dépendances: versions de DAQmx, drivers d’Instrument Control, configuration des châssis PXI ou des contrôleurs CompactRIO. Automatisez l’installation, documentez les prérequis et préparez des scripts de rétablissement. Ensuite, traitez l’observabilité: fichiers journaux, dashboards de santé, compteurs de performance. Sur des sites distants, prévoyez des mécanismes de diagnostic pour assister un technicien sans être sur place.
L’intégration système implique souvent des communications: REST, OPC UA, MQTT. LabVIEW offre des bibliothèques pour publier des indicateurs vers un MES ou un outil de supervision. Côté séquences, TestStand devient la colonne vertébrale du reporting, avec export automatique des verdicts. Cette articulation renforce la crédibilité des résultats, atout crucial dans une organisation où décisions et budgets se jouent sur la preuve.
La valorisation auprès des décideurs passe par une scénarisation. Élodie structure ses démonstrations comme une histoire: contexte, métrique critique, avant/après. Elle prépare un mode dégradé avec données simulées pour garantir la fluidité. Lors d’un comité, elle pilote un instrument via Instrument Control, affiche en direct la mesure sur un graphe et déclenche un rapport PDF. Le public comprend immédiatement l’impact: réduction du cycle de test et traçabilité automatique.
Faire de vos résultats un avantage compétitif
Communiquer efficacement, c’est aussi choisir les bons supports: une fiche de résultats synthétique pour la direction, un tableau de bord pour les opérateurs, un guide de diagnostic pour le support. En parallèle, alimentez une base de connaissances interne et partagez des extraits pertinents sur la NI LabVIEW Community afin d’obtenir des retours. Si un déploiement dépasse vos ressources, mobilisez un Alliance Partner pour sécuriser l’architecture et la montée en charge.
- Préparer: packages d’installation, scripts de configuration, checklists matérielles.
- Surveiller: journaux, alertes, KPI observables par les équipes métier.
- Convaincre: démonstration scénarisée, métriques comparatives, rapport automatique.
- Assurer: support documenté, procédures de reprise, collaboration avec un Alliance Partner.
Au final, une solution bien déployée ne se voit presque pas: elle rassure, délivre et crée un avantage qui se mesure en confiance et en gains tangibles.
Quelle différence entre LabVIEW et un langage texte classique ?
LabVIEW s’appuie sur le flux de données et le G Programming: l’ordre d’exécution est dicté par la disponibilité des données, représentée graphiquement. Cela rend la logique visuelle et facilite le prototypage d’acquisition/contrôle. Les langages texte sont séquentiels par défaut et demandent plus de code pour orchestration, parallélisme et interfaces.
Quand utiliser DAQmx, PXI, CompactRIO ou myRIO ?
DAQmx est le pilote pour l’acquisition/commande de signaux. PXI sert aux bancs modulaires haute performance, CompactRIO aux systèmes embarqués temps réel/FPGA et myRIO à l’apprentissage et aux démonstrations. Le choix dépend des contraintes de temps réel, du débit et de l’environnement d’exploitation.
Pourquoi associer TestStand à LabVIEW ?
TestStand orchestre des séquences standardisées, gère le reporting, la traçabilité et la réutilisation des étapes. LabVIEW fournit les VIs métier. L’association sépare la logique de test (séquence) du pilotage d’instruments (VIs), ce qui réduit la maintenance et accélère l’industrialisation.
Comment progresser rapidement ?
Alternez mini-projets concrets, visionnage de tutoriels ciblés et participation à la NI LabVIEW Community. Structurez un portfolio de VIs démontrant synchronisation, gestion d’erreurs et architecture. Collaborez ponctuellement avec un Alliance Partner pour confronter vos pratiques au terrain.
Quelles bonnes pratiques prioritaires ?
Propager et journaliser systématiquement les erreurs, adopter un patron d’architecture (QMH, Actor), écrire des tests unitaires, versionner et automatiser les builds. Documenter les interfaces et normaliser la structure de projet pour faciliter la maintenance et le transfert.










